Cosmopolitodus hastalis du miocène des Faluns de Touraine
Cosmopolitodus hastalis, miocène, faluns de Touraine.
Taille : 0,9 cm
En France, il existe de nombreuses exploitations de falun miocène qui est réputé pour ses fossiles de vertébrés, marins ou terrestres.
Le falun est principalement exploité dans les carrières de L'Indre-et-Loire. C'est un dépot marin formé de galets et de nombreuses coquilles souvent brisées, qui peut être représenté soit sous la forme d'une roche calcaire compacte, soit sous forme plus meuble .
Il s'est déposé à la suite d'une transgression de la mer des Faluns, au miocène moyen . A l'époque la zone bénéficiait d'un climat tropical pluvieux. C'était était une mer peu profonde dans laquelle venaient se jeter plusieurs fleuves.
Dans ces eaux proliféraient de nombreuses espèces animales tels que les requins, raies, poissons, dauphins, cétacés , les crocodiles et les tortues.
Les élasmobranches étaient représentés par plus de vingt-deux espèces de raies, requins, et chimères. Chez les requins c'est encore une fois le megalodon qui se trouvait à la tête de la chaine alimentaire. Dans les faluns sa principale source de nouriturre devait être les petits cétacés ou les dugongs. Les autres requins présents dans ces eaux sont en grande partie les même que ceux qui cotoyaient nos eaux Anversoises durant le miocène, tels que Cosmopolitodus hastalis, faisant lui aussi partie des grands requins de l'époque.
A noter quand même la présence de deux espèces totalement absentes chez nous, Hexanchus primigenius et Isogomphodon acuarius. Les dents de la première sont morphologiquement semblables aux notorynchus découverts dans nos sédiments néogènes.
Au retrait final de la mer des faluns les dents et autres élements osseux de ces animaux sont restés là, accompagnés de débris coquillers et de sable qui constitueront plus tard le falun.
Ce falun fait désormais le bonheur des amateurs de part sa richesse en fossiles . Ceux-ci peuvent être trouvés dans différents types de faluns (Pontilévien, Savignéen, ...) .Le falun Pontilévien est plutôt meuble tandis que le faluns Savignéen est un grès coquiller riche en galets. Certains faciès sont plus riches en dents que d'autres. Dans certains types de faluns, nous remarquons également que les dents de Megalodon sont souvent petites (5 cm de moyenne), alors que dans d'autres elles peuvent atteindre 15 cm.
En plus des dents miocènes on trouve aussi quelques dents de requins datant du crétacé, tels que Cretolamna appendiculata, Squalicorax falcatus ainsi que plusieurs représentant des Ptychodontidae. Ces dents ont été enlevées par les cours d'eau de leur couche d'origine durant le miocène et ont été déposées au milieu des sédiments de l'époque, ce quiexplique leur présence dans les faluns.
De façon générale les dents (crétacées ou tertiaires) et ossements découverts sont plus ou moins roulés, mais certains spécimens peuvent être relativement bien préservés. Cela dépend aussi un peu du gisement. Dans certains affleurements désormais remblayés, nous pouvions trouver des dents fraiches présentant de superbes couleurs.
La dent présentée appartient à l'espèce Cosmopolitodus hastalis. C'est une espèce courante sur place mais au contraire de notre port anversois sa présence n'est pas dominante dans les sédiments. En effet les dents d'Odontaspididae fragmentaires sont les dents les plus fréquement trouvées.
Ce spécimen de petite taille est une dent latéro-postérieure de la mâchoire supérieure. Sa couronne est large à la base et légèrement incurvée vers la commissure. La racine quant à elle est plate et plus large que haute.
La dent est conservée sur sa gangue de falun Savignéen, riche en galets et coquilles. Seule la face externe (= face labiale) peut donc être observée. Il s'agit d'un spécimen un peu roulé mais bien conservé pour l'endroit, et qui de plus présente une belle couleur bleutée sur la couronne.